Après Suisse-Yougoslavie: Kuhn trahi par les siens

Après le Mondial de 1998 et l'Euro 2000, elle ne sera pas au rendez-vous de la Coupe du Monde 2002 au Japon et en Corée. A Bâle, elle a perdu le match de la dernière chance face à la Yougoslavie (2-1) dans une ambiance volcanique.

Köbi Kuhn n'avait pas pris le parti le plus facile en se privant délibérément des trois joueurs les plus cotés du pays, Henchoz, Chapuisat et Sforza. Mais sa plus grande erreur fut peut-être d'évincer également un ancien au renom plus modeste, Quentin. C'est son jeune remplaçant Berner qui commit une bourde fatale: cette balle perdue à la 39e minute qui amena le but de Milosevic. En revenant à la hauteur de leurs adversaires juste avant la pause, les Yougoslaves retrouvèrent toute leur superbe. Alors que tout demeurait possible, Kuhn fut encore trahi par un autre de ses protégés, Hakan Yakin, expulsé à la 64e minute. Ce carton rouge survint à un moment crucial. Il s'apprêtait enfin à insuffler des forces neuves. La richesse de son banc ne lui offrait-elle pas cette possibilité ? A la vérité, son coaching ne fut pas très convaincant.

Fallait-il associer Chapuisat à Türkyilmaz?

Jamais personne n'aurait imaginé que Türkyilmaz disputerait l'intégralité de la partie. En juin, le FC Lugano ne voulait plus de lui, le renvoyait vers son propriétaire, Brescia. En août, il se retrouvait au FC Lucerne, qui est d'ores et déjà condamné au tour de relégation. Non seulement Köbi Kuhn le repêcha en sélection mais il décida d'en faire le leader de son attaque. Il misa sur l'amour propre et l'esprit de revanche de la star vieillissante. Ce coup de poker faillit réussir. Türkyilmaz amena le premier but (Hakan Yakin à la 24e), poussa fréquemment la défense adverse à la faute mais il ne signa pas l'exploit attendu. Le sélectionneur aurait-il dû associer Chapuisat à Turkyilmaz ? Le Vaudois entrait en jeu alors qu'il était trop tard. Il restait un quart d'heure et la Suisse était menée à la marque et elle bataillait en infériorité numérique.

Vainqueur de cinq trophées avec Liverpool la saison dernière, Henchoz apparaissait indéboulonnable. Or Kuhn a a osé. Au coeur de la défense, Murat Yakin a parfaitement tenu le rôle qu'assume habituellement le Fribourgeois. Cette éviction n'a pas eu d'incidence sur le résultat. Celle de Sforza s'inscrivait dans une certaine logique. Le mercenaire de Bayern Münich, qui n'est toujours pas titulaire au sein de son club, n'aurait certainement pas apporté davantage que Vogel. Celui-ci tint un rôle prépondérant dans l'entrejeu. Avec son partenaire de ses premiers pas juniors, Muller, il réussit un sans faute.

(bb/sda)