Au contraire du match aller qui n'avait pas tenu ses promesses
sur le plan du spectacle au Santiago Bernabeu, le rendez-vous du
stade olympique aura été un grand moment du football. Bavarois et
Madrilènes se livrèrent pleinement. Tous esprit de calcul avait
disparu. Faute de disposer à la pointe de son attaque d'un élément
aussi incisif qu'Elber, le Real a échoué. Figo et McManaman, qui
auraient dû amener le danger sur les côtés, ont déçu. Lizarazu a
souvent pris le meilleur sur le Portugais. Le second Français,
Sagnol, se révéla également un obstacle de taille pour l'Anglais.
Un camouflet pour Sforza
Trois semaines avant le départ de l'équipe de Suisse vers les
îles Feroé, Ciriaco Sforza a essuyé un véritable camouflet. Pour
remplacer Effenberg suspendu, Hitzfeld lui a préféré Owen Lee
Hargreaves (20 ans), dont le seul titre de gloire est un titre de
champion du Canada des «moins de 15 ans». Arrivé à 16 ans au
Bayern, le transfuge du FC Foothill Calgary a justifié la confiance
de son entraîneur par son dynamisme et sa juvénile audace. Sforza
patientait septante minutes sur le banc avant de remplacer Jeremies
qui avait beaucoup donné en première période. Très remonté,
l'international suisse écopait d'un avertissement à sa première
intervention (73e)
La variante de Scholl
Les Bavarois démarraient en trombe. A la 20e seconde, Casillas
déviait au prix d'un beau plongeon un tir d'Elber. Lancé par
Hargreaves, le Brésilien récidivait à la 3e minute mais cette fois
le portier espagnol déviait l'envoi d'une intervention au pied.
Elber trouvait la récompense de sa verve initiale avec une
ouverture du score à la 8e minute. Sur un corner botté par Scholl,
il exploitait de la tête un cafouillage devant la cage de Casillas.
Les Madrilènes réclamaient en vain une faute de main de Jeremies.
Mais c'est balle au pied que le Real avait la meilleure
réaction. A la 18e minute, Raul réussissait un contrôle parfait du
pied gauche sur une longue transversale de Roberto Carlos avant
d'adresser une passe courte que Figo reprenait en pleine course, ne
laissant aucune chance à Kahn. Le jeu devenait heurté, la nervosité
des vingt-deux acteurs était patente. Après avoir crié au penalty
sur un tirage de maillot de Linke envers Guti, les Münichois
reprenaient l'avantage à la 34e minute. Scholl utilisait une
variante apparemment inconnue des Madrilènes sur un coup franc. Il
feintait le tir et adressait le ballon latéralement à Jeremies
lequel bottait en force à ras de terre.
Au cours du premier quart d'heure de la seconde mi-temps,
le Real exerçait un pressing asphyxiant, prenait tous les risques
afin de revenir au score. Guti et Makelele faisaient assaut de
virtuosité avec Raul et Figo mais le mur munichois tenait. La
meilleure occasion était même pour le Bayern sur une rupture de
Salihamidzic. Malgré l'apport de deux vrais attaquants, Savio et
Morientes, le Real ne parvenait pas à mettre réellement en danger
Oliver Kahn lequel était très présent sur les nombreux corners
concédés par son équipe. Santa Cruz, servi par Elber, laissait
échapper la possibilité de mettre définitivement k.o. les visiteurs
à la 84e minute.
Bayern MÜnich-Real Madrid, 2-1 (2-1)
Stade olympique, 69.000 spectateurs.
Arbitre: Kim Nielsen
(Dan).
Buts: 8e Elber 1-0, 18e Figo 1-1, 35e Jeremies 2-1
Bayern Münich: Kahn; Sagnol, Kuffour, Andersson, Linke,
Lizarazu; Scholl (59e Santa Cruz), Jeremies (70e Sforza),
Hargreaves; Salihamidzic, Elber (86e Zickler).
Real Madrid: Casillas; Salgado, Hierro, Karanka (66e
Morientes), Roberto Carlos; Figo, Makelele, Helguera, McManaman
(60e Savio); Raul, Guti.
Notes: Bayern sans Effenberg suspendu, sans Fink et Paulo
Sergio blessés. Avertissements : 11e Helguera, 20e Jeremies, 73e
Sforza et Guti.
(kil/sda)