La parfaite organisation collective des Saint-Gallois fit échec
au brio des fortes individualités adverses. Il est dommage
seulement qu'un autogoal stupide de Zellweger à la 23e minute et un
penalty évitable cinq minutes plus tard aient grandement facilité
la tâche de Galatasaray. La réaction courageuse des champions
suisses est méritoire. En dépit de l'absence de Mazzarelli, la
défense fut à la hauteur de la situation. Le calme du gardien
Stiel, véritable douzième joueur de champ, l'autorité de Zwyssig
dans le jeu aérien,l'abnégation de Guido à mi-terrain, la verve de
Gane et l'opportunisme d'Amoah en attaque furent autant de points
positifs qui permettent à Marcel Koller d'aborder les prochaines
échéances nationales et internationales avec confiance.
Le «blanc» de Zellweger
Avec ses travées vides et son public bon enfant, le stade Ali
Sami Yen n'était pas l'enfer annoncé. Les Saint-Gallois pouvaient
prendre tranquillement leurs marques. Ils bénéficiaient même de la
première chance de but lorsqu'à la 3e minute le gardien Taffarel
reprenait de la main une passe en retrait d'un défenseur. Mais
Jairo expédiait dans le mur son tir de près sur le coup franc
indirect accordé par l'arbitre danois.
Face à des adversaires économes de leurs efforts, les champions
suisses développaient quelques actions prometteuses. Le Roumains
Gane prenait souvent le pas sur son compatriote Popescu. A la 14e
minute, sur un bon mouvement d'ensemble, Muller enlevait trop son
tir alors qu'il était bien placé. Rien ne laissait présager le
couac de Zellweger. A la 23e minute, sur un centre d'Orkan, qui
échappait à Stiel, l'arrière latéral, nullement harcelé, menacé,
plaçait un coup de tête vigoureux dans ses propres filets. Six
minutes plus tard, Jardel faisait valoir tout son métier. Au
contact avec Imhof, alors qu'il avait gagné un duel aérien, le
Brésilien légèrement accroché, s'étalait de tout son long. Il se
chargeait de transformer le penalty.
Les Saint-Gallois retrouvaient une partie de la confiance perdue
lorsque Gane, sur un coup franc de Jairo, coupait la trajectoire du
ballon au premier poteau et ramenait l'écart à 2-1. Jusqu'à la
pause, les visiteurs ne cédaient pas un pouce de terrain et
imposaient même leur bon jeu collectif. Au début de la seconde
période, il éprouvaient plus de difficulté face à des adversaires
qui passaient la vitesse supérieure. Cependant, la meilleure
occasion dans le premier quart d'heure était pour les Saint-Gallois
sur un tir très appuyé d'Amoah que Taffarel déviait en corner.
La dernière demi-heure était assez décousue. Entre des Turcs
sûrs de leur qualification et des Suisses heureux d'échapper à un
échec cinglant, la prise de risque diminuait singulièrement.
Toutefois, les protégés de Marcel Koller ne renonçaient. A défaut
d'une qualification, ils cherchaient une sortie honorable. Amoah la
leur offrait. Comme au match aller, il exploitait avec beaucoup
d'astuce une bourde de Taffarel pour égaliser à la 85e minute. A
deux à deux, tout devenait possible. L'engagement était total. Les
Suisses jetaient leurs dernières forces, faisaient le siège de la
cage de Taffarel.
Galatasaray - FC Saint-Gall, 2-2 (2-1)
Stade Ali Sami Yen Istanbul. 20.000 spectateurs. Arbitre :
Fisker (Dan). Buts : 23e Zellweger (autogoal) 1-0, 28e Jardel
(penalty) 2-0, 30e Gane 2-1, 85 Amoah 2-2.
Galatasaray : Taffarel; Fatih, POpescu, Bülent, Hakan Unsal;
Okan, Suat, Emre Belozoglu, Ergün (55e Faruk); Marcio (46e Sarkan),
Jardel (81e Umit).
FC Saint-Gall : Stiel; Zellweger, Imhof, Zwyssig, Del Santo; S.
Muller, Jario, Guido (65e Berger), Nixon (68e Colacino); Amoah,
Gane (57e Didi).
Notes : Galatasaray sans Hagi suspendu et Capone blessé. StGall
sans Mazzarelli suspendu et Walker non qualifié. Avertissements :
30e Popescu, 34e Emre, 68e Colacino.
(klei/sda)